Taj Mahal, le Mausolée de l’Amour

Impossible d’y couper : votre voyage en train en Inde du Nord passera inévitablement par la visite du Taj Mahal. Il est tellement beau. Tellement éblouissant. Le Taj Mal, en marbre blanc avec son immense coupole et ses quatre minarets, posant devant ses splendides jardins, surplombant dignement la belle rivière Yamuna... Vous passerez pour l'atteindre par la magnifique porte principale Darwaza-i Rauza et sa lumière vous plongera soudain dans l’ombre.

Le Taj Mahal après la porte principale © Discovery Trains

Au mois de septembre, les visiteurs qui se pressent dans son jardin sont essentiellement des Indiens. Les touristes étrangers attendent encore un peu pour venir, que la saison des moussons soit officiellement terminée et que la chaleur s’apaise. Mais l’ambiance est déjà très animée sur ce site phare de la ville d’Agra. Des visiteurs viennent de tous les horizons de cet immense pays admirent leur joyau national. 

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Contrairement à bien des édifices qui ont traversé l'histoire et le temps, le Taj Mahal n'est pas un monument dédié à la religion ou au pouvoir. C’est un monument témoin de l’amour. L'Amour de l’empereur moghol Shâh Jahân pour sa 3ème épouse, la belle et intelligente Mumtaz Mahal. A 39 ans, Mumtaz Mahal mourut en couches en donnant naissance à son…  14^e enfant. L'empereur qui était tombé amoureux d’elle à l’âge de quinze ans et avait dû attendre cinq ans avant de pouvoir l’épouser, s'en trouva inconsolable. Pour accueillir le dernier repos de sa belle, il fit bâtir le plus somptueux des mausolées.

Mumtaz Mahal et Shâh Jahân © Discovery Trains

Un palais blanc pour Mumtaz Mahal

Mumtaz aimait les couronnes. Alors Shâh Jahân coiffa le palais d’une gigantesque couronne (on le nomma d'ailleurs « Taj Mahal », la couronne du palais). Mumtaz aimait le blanc. Alors Shâh Jahân fit construire un palais en marbre immaculé. On importa à dos d’éléphants un magnifique marbre blanc depuis le Rajasthan et d’Afghanistan lointain. On l'incrusta de milliers de fleurs en pierres semi-précieuses : jaspe du Penjab, malachite du Tibet, cornaline de perse, grenats du Gange, cristal de l’Himalaya… Sur sa façade et à l'intérieur, Shâh Jahân empereur musulman sunnite fit aussi inscrire en splendides lettres noires les sourates du chagrin.

Cornaline de Perse et autres pierre semi-précieuses incrusées © Discovery Trains

Le Taj Mahal est le parangon de l'architecture Moghole

Le Taj Mal est un monument marqué par l’art islamique mais pas seulement. Au sommet de la coupole on remarque un pinacle en bronze décoré d’un croissant de lune islamique mais aussi d’un kalash (pot d'eau), symbole hindouiste. La coupole elle-même est en forme de bouton de lotus, une fleur particulièrement importantes dans la religion hindoue. D’autres éléments évoquent les traditions iraniennes et ottomanes… A la croisée de toutes ces influences, l’architecte Ustad Ahmad Lahauri réussi à bâtir avec le Taj Mahal le parangon de l’architecture moghole.

Le plus bel exemple de l'architecture moghole © Discovery Trains

Deux tombeaux orientés vers la Mecque

A l’intérieur du mausolée, vous pouvez voir le tombeau de la belle. Ou plutôt sa copie. (L’original reste dissimulé juste en dessous, dans la crypte). A sa droite, légèrement excentré par rapport à l’entrée, se trouve celui de son époux qui la rejoignit 35 ans plus tard sans s’être remarié. Les deux tombeaux sont orientés vers le nord et les corps sont couchés sur le côté droit, tournés ainsi vers La Mecque (qui en Inde se trouve vers l’Ouest). Sur la tombe de la dame, on remarque une sorte de tablette. C’est une ardoise. Sur celle du mari, une sorte de boite. C’est un plumier. Etant évidemment entendu que la femme n’est qu’un support sur lequel son époux va pouvoir écrire leur vie.

Une oeuvre inspirée par l'amour

La construction du Taj Mahal commencée en 1631 s'acheva 17 ans plus tard. Depuis lors, le fantôme de la belle Mumtaz se promene dans les jardins du Taj Mahal. On y croise aussi celui d'une autre princesse, plus contemporaine et plus britannique : Lady Di. La souveraine anglaise en visite à Agra avait pris la pause pour les magazines. Dans un tailleur rouge et violet, on nous la montre, assise sur le petit banc blanc près de la porte principale. « Votre Carla Bruni aussi est venue ici", raconte le guide. "Elle a noué un fil sur le moucharabié du mausolée pour faire un vœu. Et peu de temps après, elle est tombée enceinte de sa fille Giulia ! »

Septieme merveille du monde, le Taj Mahal splendide, intact, aussi beau que s’il avait été bâti hier se dresse dans la ille indienne d'Agra. Sur l’esplanade qui mène au Mausolée, il n’est pas rare d’assister à des vibrantes déclarations d’amour et demandes en mariage, immortalisées par une brochette de photographes plus ou moins officiels. Quatre siècle après sa construction, c’est un vrai bonheur d’y voir les jeunes filles indiennes dans leur plus beau sari y écouter les serments de leurs amoureux au cœur battant. 

Serment © Discovery Trains